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JUILLET l593. 47*5
vouldrai : il a le cœur trop haut. Quant à mon petit-fils de Guise, c'est un jeune fol qui a une mere qui lui aide à Testre encore davantage : elle entretient l'Espagnol, et fait des menées avec lui pour ceste Infante, et met le cœur au ventre à ce beau-fils pour l'enhardir, jusques là de se faire déclarer roy : non qu'elle ne sache bien qu'il ne le peult être, mais pour tascher par là de parvenir au mariage de Madame, sœur du Roy, avec son fils. Mais elle se trompe : j'en ay esté dcsniaisée de la Roine mere. Je sais fort bien aussi que le roy de Navarre se moque d'elle, et qu'il n'en fera jamais rien : au contraire, qu'il la ruinera, et elle et son beau-fils. De moi, si mon fils du Maine pouvoit prendre asseurance du roy de Navarre, et se1 fier de moi pour faire sa paix avec lui pour son asseurance, je m'asseurerois de frapper un grand coup au mariage de mon fils de Ne-moux avec Madame, qui est l'unique remede qui se trouve à nos maux, et le seul moien pour prevenir la ruine qui menasse nostre maison. Mais quoi ! la desfiance les tue et les perdra, avec moi et ma posterité ; et puis ce jeune fol (0 nous gaste tout. M. le légat, s'il peut, le mènera à Rheims un de ces jours pour le faire couronner : je n'en doute point; et encores moins qu'il sera assez fol pour s'y laisser mener. Si là dessus il advient un coup de mon fils, me voila perdue. »
Et achevant ses propos, commença à fondre tout en larmes.
Ce discours a esté recueilli de mot à mot, comme il est sorti de la bouche de ladite dame de Nemoux. Le dimanche a5 juillet 1593, le Roy alla à la messe
f1) Ce jeune fol : le duc de Guise.
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